• Langue : Français
• Identifiant : ULIL_SMIA_2022_016
• Faculté/Ecole : Santé
• Date de soutenance : 06/07/2022
• Type de mémoire : Mémoire de Master
• Discipline : Psychiatrie et santé mentale (IPA)

Résumé

Introduction: La France est le 2e plus gros consommateur de benzodiazépines en Europe. Leur remboursement représentait en 2019 environ 2,5 milliard d’euros pour environ 3 millions d’usagers. La pandémie de Covid-19 a majoré le recours à ces médicaments. L’action médicale dans la déprescription des benzodiazépines est guidée par une littérature fournie et fait l’objet de nombreuses études. A contrario de l’action infirmière y œuvrant en psychiatrie et en santé mentale. Elle peut pourtant y contribuer dans son rôle prescrit ou avec une certaine proactivité. Cette étude s’est intéressée à définir la place de l’infirmier de pratique avancée dans la mise en place d’une coopération interprofessionnelle qui favoriserait des comportements infirmiers proactifs dirigés vers la décroissance des benzodiazépines. Méthode: Un récit de situation complexe et authentique vient illustrer un aspect problématique de l’usage au long cours des benzodiazépines sans proactivité infirmière. Une recherche exploratoire rétrospective, prospective, monocentrique, est ensuite réalisée. Elle dénombre et inventorie sur une période de 5 jours de consultations, les prescriptions de benzodiazépines d’une patientèle suivie en référence par 12 infirmières au sein d’un centre médico-psychologique. Des comportements infirmiers proactifs tracés, visant la décroissance de ces traitements, sont recherchés. L’impact de ces prescriptions dans les prises en soin et le niveau d’auto-efficacité perçue sont évalués chez ces infirmières. Résultats: 136 dossiers sont analysés dont 65 (47,8 %) comportent la présence d’une prescription depuis plus de 12 semaines. Parmi ces 65 dossiers, aucun comportement infirmier proactif visant la décroissance n’a pu être relevé. La perception dominante des infirmières est l’absence de problème associée à l’ observance au long cours de benzodiazépines. Cela malgré une bonne connaissance déclarée des recommandations de bonnes pratiques et un niveau d’auto-efficacité perçue comme satisfaisant lorsque sont déclarés des comportements proactifs. Conclusion: L’absence de proactivité infirmière tracée visant la décroissance des benzodiazépines, traduit diversement la prise en compte de la problématique étudiée. La construction d’un protocole local de coopération interprofessionnelle permettrait une délégation de compétence à même de réglementer une pratique et de favoriser la proactivité. Leur implémentation par l’infirmier de pratique avancée autorise l’exercice d’un leadership transformationnel et un développement du sentiment d’auto- efficacité perçue. Enfin, cette protocolisation serait un support au dialogue avec les médecins généralistes qui renouvellent en majorité ces traitements.

Résumé traduit

Introduction: France is the 2nd largest consumer of benzodiazepines in Europe. Their reimbursement represented in 2019 about 2.5 billion euros for about 3 million users. The Covid-19 pandemic has increased the use of these drugs. Medical action in benzodiazepines deprescribing is guided by a wide literature and is the subject of numerous studies. In contrast to the role of nurses in psychiatry and mental health.However, nurses can contribute to this by their prescribed role or in a proactive way. This study focused on defining the place of the advanced nurse practitionner in the implementation of interprofessional cooperation that would promote proactive nursing behaviors directed towards the reduction of benzodiazepines uses. Method: An authentic and complex situation report illustrates a problematic aspect of the long-term benzodiazepines use without proactives nursing behaviours. A retrospective, prospective, single-centre exploratory research was then conducted. It counted and inventoried the benzodiazepine prescriptions of a patient population followed by 12 nurses in a medical-psychological center over a period of five days. Proactive nursing behaviours, aimed at decreasing the use of these treatments, were investigated. The impact of these prescriptions on the care provided and the level of perceived self-efficacy were evaluated in these nurses Results: 136 files were analysed, of which 65 (47.8%) involved the presence of a prescription for more than 12 weeks. Among these 65 files, no proactive nursing behaviour aimed at decreasing the benzodiazepine use could be identified. The dominant perception of the nurses was that there were no problems associated with long-term compliance with benzodiazepines. In despite with good knowledge declared of good practice guidelines and a satisfactory level of self-efficacy perceived when proactive behaviour reported. Conclusion: The lack of proactive nursing practices to reduce benzodiazepine use reflects the varying degrees of awareness of the problem. The construction of a local protocol of interprofessional cooperation would allow a delegation of competence capable of regulating a practice and promoting proactivity. Their implementation by the advanced nurse practitionner allows the exercise of transformational leadership and the development of nurse feeling of perceived self-efficacy . Finally, this protocolisation would support dialogue with general practitioners, most of whom renew these treatments.